Accompagnement des producteurs sur la nouvelle législation bio
16 Oct 2024
L’Union européenne (UE) a révisé sa norme bio pour les produits agricoles afin d’assurer une concurrence équitable et renforcer la confiance des consommateurs. Cela inclut l’harmonisation des exigences entre les agriculteurs européens et ceux des pays tiers, avec la fin de la reconnaissance de leurs normes nationales comme équivalentes à celles de l’UE: désormais, les pays tiers doivent obtenir un accord commercial spécifique ou respecter strictement les normes européennes pour exporter des produits bio vers l’UE.
Prenant en compte les petits producteurs bio, l’UE a introduit la certification de groupe, qui permet de réduire les coûts de certification. Un groupe peut inclure jusqu’à 2000 producteurs bio, proches géographiquement, chacun devant respecter un plafond de surface ou de chiffre d’affaires. Le groupe doit respecter des exigences strictement définies par l’UE, notamment gérer un système de contrôle interne et une traçabilité renforcés.
Dans ce cadre, Tero a conduit récemment deux missions d’expertise pour analyser les conséquences de cette réforme sur les petits producteurs des pays tiers :
- La première, réalisée pour ICCO avec le Basic, a consisté à étudier les impacts de la nouvelle réglementation sur les filières cacao, notamment pour les petits producteurs qui pourraient faire face à des coûts de certification accrus, rendant le bio moins viable économiquement.
- La seconde, en collaboration avec Inter Aide, a consisté à accompagner des producteurs de café en Éthiopie, pour leur mise en conformité avec la nouvelle réglementations, conduisant à la création d’une nouvelle coopérative de 1500 producteurs bio à côté d’une union de producteurs existante plus large.
Suite à ces expertises et à des retours de terrain partagés avec nos partenaires AVSF et Ethiquable, nous craignons que cette réforme exclut de nombreux petits producteurs des filières bio, soulevant des questions sur l’avenir de leurs pratiques agricoles et leur inclusion dans les labels du commerce équitable. Tero se propose de continuer à explorer ces problématiques avec ses partenaires dans les prochains mois, sur un sujet crucial, au regard de l’importance de la production biologique comme levier pour une agriculture et alimentation plus soutenables.